samedi 2 avril 2011

"Retour parmi les hommes" de Philippe Besson

Titre :     " Retour parmi les hommes "
Auteur :    Philippe Besson
Editeur :   Editions Julliard
                 213 pages

J’avais attendu avec fébrilité la sortie du dernier roman de Philippe Besson. J’avais sagement patienté pour apprendre, enfin, ce qu’était devenu Vincent de L’Etoile à la suite de « En l’Absence des hommes ». J’ai temporisé avec une excitation contenue dans le cœur et une certaine appréhension épineuse.
Et j’ai été déçu.
Cela m’est pénible à écrire, mais je suis désenchanté. J’aurai dû me douter qu’après une lecture aussi puissante, aussi déchirante et passionnée que l’a été celle de « En l’Absence des hommes », toute succession me paraisse moins poignante et moins réussie.
Depuis ses deux ou trois derniers romans, je me rends compte que la plume de Philippe Besson a perdu quelque chose à mes yeux. Peut-être est-ce de sa force, de sa profondeur et de son lyrisme ? Je dois avouer que mon ardeur pour ses romans s’atténue avec le temps, depuis que ses récits se font plus légers, brossés à grands traits, ses personnages moins passionnés et les enjeux émotionnels moins recherchés.
Je me relis et me trouve assez dur. Mais qu’on ne se trompe pas : cela n’est que proportionnel aux louanges que je pourrais faire en évoquant des romans comme « Le Garçon d’Italie », « Les Jours Fragiles », « Son Frère » ou bien sûr « En l’Absence des hommes ».

À la fin de « En l’Absence des hommes », nous avions quitté Vincent de l’Étoile, jeune aristocrate parisien de 16 ans, en proie à la plus grande détresse en apprenant que la guerre avait eu raison de son amant, Arthur, que Vincent avait aimé nuit et jour alors que celui-ci était revenu d’une permission pour lui avouer sa secrète passion.
Le livre s’achevait ainsi, avec cette fin cruelle et inflexible. Glaçante.
C’est pour répondre aux questions de ses lecteurs que Philippe Besson a imaginé ce qu’aurait pu devenir son héros après ce drame.

Ce que va faire Vincent à la suite de cette précoce fêlure dans sa vie, c’est fuir. Quittant Paris, ses parents et sa fortune, Vincent va partir loin, sans but, mais partir. Fuir semble être la seule solution, son seul réflexe salvateur.

« Les gens, je veux dire ceux du dehors, répètent à l’envi un nombre, un seul, sans qu’on sache exactement s’il est officiel ou inventé par la rumeur, un nombre terrible, effroyable, dont on ne peut pas prendre la mesure, qui est un défi à l’imagination : dix millions.
[…]
La guerre, pour moi, se résume à un seul disparu. Tous les autres s’effacent devant lui, ils se perdent dans les brouillards, ou ne parviennent pas à s’ancrer dans ma mémoire. Pourtant, je me sens une solidarité avec les familles détruites, les mères dépouillées de leurs fils, les enfants orphelins, les veuves si jeunes, je sens que je leur ressemble, que je partage quelque chose avec eux : la perte, l’absence. Mais nos disparus ne sont pas les mêmes. L’absence a ton visage, Arthur. Ton unique visage. Les autres n’existent pas, voilà.
[…]
Arthur, ce jour de septembre de 1916, lorsque tu as rejoint le nombre, il n’est rien resté de moi qu’une enveloppe charnelle, un corps visible mais retranché des autres corps, séparé de la masse des hommes. Partir, les quitter, ça n’était finalement, qu’une façon de prendre acte de cette séparation. »


Ce thème de la fuite, cher à Besson, me rappelle l’histoire de Louise, dans « Se Résoudre aux adieux », qui tente par tous les moyens d’oublier l’homme qu’elle a aimé en voyageant de pays en pays. De même, Vincent va traverser la France, l’Italie, longer la Turquie et enfin débarquer en Abyssinie. Lorsqu’il se perd dans les contrées de la corne africaine, on ne peut s’empêcher de penser au poète aux semelles de vent, Arthur Rimbaud, dont Philippe Besson avait fait son personnage central dans « Les Jours Fragiles ».

 
« Moi, je marchais sous le soleil, obstinément, faisant des haltes, vivant d’expédients, dormant dans des granges, repartant sans prévenir, sans demander mon reste, filant comme un bandit, dénichant d’autres fermes, proposant mes services à des paysans peu regardants, se fichant de mes seize ans tant que j’avais la force de soulever le foin ou de nourrir les bêtes. Moi, oubliant ma bonne éducation, mon latin, mes belles manières, l’enfance aristocrate, mentant sur mon identité, en changeant à chaque nouvelle rencontre, pour ne pas être repéré, retrouvé. Moi, ne pensant pas à la frayeur et au chagrin laissés derrière, aux parents éplorés ; le regard dur, tourné vers le sud, le chemin à parcourir, la distance à creuser.
[…]
Je rêvais de ne penser à rien, cherchant dans le vide une sorte de tranquillité. »

Cette longue traversée en solitaire et à pied de l’Europe et du Moyen-Orient aurait pu être l’occasion de descriptions envoûtantes, on aurait pu rêver à l’évocation de villes comme Florence, Istanbul ou encore Aden. Mais pour être tout à fait honnête, j’ai trouvé ce passage sans intérêt. Autant j’aime la fluidité de l’écriture de Besson, autant cette fois-ci je trouve qu’il décrit cette errance à trop grands traits. Vincent traverse des villages et des frontières mais c’est comme s’il tournait en rond. On ne retient rien des ambiances, des couleurs, des senteurs, de la population, des lieux.

« Arthur, le lent passage des années n’a rien changé. Le temps n’a nullement entamé ma souffrance : elle est pure comme au premier jour ; un diamant. J’escomptais pourtant que son éclat diminuerait un peu. Mais non. Les exils ne règlent rien, ne guérissent de rien. Cela n’empêche pas de les entreprendre. 
[…]
Je me souviens de tout. J’aurais aimé quelquefois perdre la mémoire, ne pas être assailli par les souvenirs, ne pas être rongé, dévoré, me débarrasser de toi, mon amour, mon triste amour. Certains soirs, j’ai même songé qu’il eût été préférable de ne jamais te connaître. Cependant mes combats étaient absurdes. Toujours j’étais ramené à toi. Toujours me revenaient les images du temps d’avant, le bonheur. C’est terrible, le bonheur. Quand on y a goûté, impossible de faire comme si on ne savait pas. »


Gargouille du Chrysler Building, mai 1934
 Lorsque Vincent se rend compte qu’il ne peut continuer ainsi son périple de vagabond, que la fuite ne permet pas l’oubli tant escompté, il se résout à refaire sa vie. Et pas à moitié. Il décide d’entreprendre le voyage que de nombreux européens rêvent d’accomplir autour des années 1920 : les États-Unis. Ce passage du livre est sûrement celui qui m’a le plus touché  car Philippe Besson a su me faire percevoir tous les espoirs que fomentaient les jeunes gens du « vieux continent » lorsqu’ils entendaient parler de l’Amérique : la perspective de réussir, d’avoir la chance de réaliser de grandes choses en partant de rien, saisir l’opportunité de bâtir son destin dans le pays où tout est possible. Vincent va donc débarquer à New York muni de son seul baluchon, avec la fameuse étape de contrôle de l’immigration sur Ellis Island, s’installer dans le Lower West Side, quartier encore insalubre où s’entassent tous les étrangers victimes de l’ « American Dream », et découvrir cette mégapole en devenir où se construisent les premiers gratte-ciel, les premières fortunes. J’ai trouvé cette partie du récit vraiment intéressante même si encore une fois, on reste sur sa faim car on aurait envie que l’auteur développe un peu plus cette atmosphère d’émulation, de destinées qui se bâtissent à la force du travail et du culot.


L'île de Manhattan en 1931
 « Après plus d’une heure de cohue, j’ai enfin réussi à franchir la passerelle et à fouler le sol américain. J’ai pensé : me voici à Ellis Island, seuil du Nouveau Monde. […] J’ai pénétré dans le grand hall d’enregistrement, aux dimensions d’un entrepôt. J’ai alors pensé à tous ceux qui étaient entrés là, avant moi, depuis plus d’un quart de siècle, à tous ceux, irlandais, allemands, russes, italiens, turcs, hollandais, hongrois, suédois, qui s’étaient avancés dans la solennité et l’ébahissement. J’ai imaginé la cohorte de ceux qui m’avaient précédé et dont je prolongeais l’histoire. À la chaine ininterrompue des exilés, en quête d’un territoire où se sentir chez eux enfin. Une émotion m’a saisi, que j’ai réprimée en posant ma main sur ma bouche. »

« Il m’a fallu plusieurs années pour comprendre ce refus têtu de tenter ma chance ailleurs. La vérité, c’est que je me sentais chez moi à New York. J’étais hypnotisé par cette ville mais ce n’était pas seulement une question de fascination : c’était une histoire d’appartenance. Ma place était là. Je le savais de toutes mes fibres. Mon exil était achevé. C’est là que la vie recommencerait. »


Ouvrier sur le 60ème étage de l'Empire State Building, août 1930
« À Manhattan, on construisait chaque jour de nouveaux gratte-ciel : ils se dressaient, altiers, dans un ciel pur. L’automobile, peu à peu, se démocratisait : elle envahissait les rues, des hommes se pavanaient à l’abri de carrosseries rutilantes. On écoutait la radio qui délivrait des bulletins d’information et diffusait des musiques jamais entendues jusque-là, entraînantes et entêtantes. On allait au cinéma, les nouvelles idoles se nommaient Charlie Chaplin, Buster Keaton, Mary Pickford ou Douglas Fairbanks. À  Broadway, chaque soir, on donnait des comédies musicales et, dans des clubs enfumés, des musiciens possédés jouaient du jazz tandis que des danseuses lascives invitaient à boire. Partout, on sentait une effervescence créatrice, l’avènement d’une nouvelle ère. »


Et puis un jour, le sort le rappelle à son point de départ. La mère de Vincent, qui a fait rechercher son fils dans le monde entier, finit par retrouver sa trace. L’aventure de Vincent se termine lorsqu’un homme engagé par celle-ci vient frapper à la porte de son petit appartement de Manhattan, pour le ramener en France.
Le retour à Paris s’annonce comme un enterrement. Comme une chaîne qu’on remet à son pied.
Vincent y retrouve une mère, qui malgré ses recherches désespérées depuis son départ, est pleine de reproches et de mésestime pour cet unique fils qui a abandonné son rang, lâchement rejeté les devoirs qui pèsent sur son titre de noblesse, laissant cette femme dans la plus grande angoisse et provoquant le désarroi puis la mort du père. Et tout cela à cause de son amour pour un homme, pour le fils de la domestique.

« […] ma mère s’est tournée lentement vers moi et m’a dit : « Je crois que tu es le premier responsable de sa disparition. » Comme si je n’avais pas compris ce qu’elle venait de dire, ou plutôt pour m’offusquer de la violence d’une telle accusation, j’ai lâché : « Vous ne pensez pas sérieusement ce que vous dites ? » Ce à quoi elle a répliqué : « Mais si, tout à fait. Les choses sont ainsi : tu as tué ton père. » »

« « Et Blanche ? » ai-je murmuré au bout de plusieurs jours. […]
D’abord, elle n’a pas répondu et j’ai cru qu’elle ne m’avait pas entendu. Je me préparais à répéter ma question quand elle a demandé, légèrement exaspérée : « Quoi, Blanche ?! » Visiblement, elle ne tenait pas à évoquer notre ancienne gouvernante, mais moi je brûlais de connaître le sort de la mère d’Arthur. […] Mais la nommer, prononcer son prénom dans cette demeure, c’était convoquer le fantôme d’Arthur, et, par conséquent, le souvenir de mes amours anciennes, de mes amours abominées. Ma mère n’a pas réussi à réprimé une moue de dégoût. J’ai deviné que ce dégoût n’était pas dirigé contre Blanche, mais bien contre ce passé ignominieux, que ce haut-le-cœur n’était qu’une réaction à une histoire qu’elle jugeait répugnante, laquelle avait, en sus, entraîné l’exil de son fils indigne. »

« Elle dit : « Nous porterons toujours une particule. » Et c’est sa façon à elle de me commander d’assurer la descendance, de continuer l’Histoire. De préserver notre nom. Sa façon aussi de me ramener vers les femmes, la vie normale, les devoirs. Je ne lui dis pas : « Notre nom s’éteindra avec moi. » À quoi bon ? »

« Je me rends compte qu’elle ne parvient pas à prononcer une phrase qui soit exempte d’un reproche. Je me demande encore pourquoi elle m’a fait chercher sur tous les continents, si c’est pour me houspiller dès qu’elle me croise sur son chemin. Je me garde bien de l’interroger, fidèle à ma stratégie de non-agression, convaincu que la lutte serait inutilement douloureuse ; inutile tout court. Et puis le silence me va bien, le silence est mon état, il est ce qui me définit le mieux. Je sais que ce silence l’exaspère autant qu’il la rassure. Car elle devine que, si j’en sortais, je dirais des choses qu’elle ne supporterait pas d’entendre, ou bien j’énoncerais, sans discussion possible, ma décision de repartir. »

Ce passage aurait pu être riche d’une mécanique sentimentale subtile et douloureuse : Besson avait déjà exploité, avec brio, le filon du retour du fils indigne, du lot des accusations familiales qui vont avec, dans « Les Jours Fragiles », lorsque Rimbaud, après avoir été amputé de sa jambe, retourne dans les Ardennes auprès de sa sœur et de sa mère. Mais ici, cela m’a paru fade et bâclé. Les liens entre Vincent et sa mère ne sont pas approfondis. On sent bien d’un côté l’amertume maternelle et de l’autre le refus de se plier, de rentrer dans le rang. On perçoit également la distance, non plus physique mais psychique, qui ne peut pas se briser entre les deux personnages. Mais ça ne fonctionne pas, ça ne veut pas se développer. Philippe Besson est si doué dans l’explication de ce qui peut relier deux êtres humains, que je ne m’explique pas pourquoi cela ne m’a pas intéressé.

Ce qui sauve Vincent du poids familial, du poids des reproches et des traditions, c’est le Paris des années folles. Et un nouvel homme qui apparaît dans sa vie.
Vincent fait la rencontre d’un jeune auteur qui vient de connaître un succès récent et sulfureux : il s’agit de Raymond Radiguet, l’écrivain du « Diable au corps ». Vincent est attiré par ce jeune homme qui est à l’opposé de lui-même : excentrique, passionné et volubile. Du côté de Raymond, celui-ci est sûrement intrigué par un Vincent que la mort d’un compagnon et sa course folle à travers le monde ont rendu taciturne, mystérieux, à l’écart des autres.

« Et, pour moi-même, je résume : il est issu de la classe moyenne alors que je suis né avec dans la bouche une cuiller en argent, il provient de la banlieue et moi du seizième arrondissement, il est un fils et un frère tandis que je ne suis plus relié à la notion même de famille que par un fil ténu, le battement de cœur d’une femme qui ne voit en moi qu’un héritier, le gardien d’un temple, il a déjà publié un livre et moi, je n’ai rien fait, il est en train de conquérir Paris où je fais figure de créature exotique. Ces différences favoriseront-elles notre entente ou, au contraire, précipiteront-elles notre séparation ? »


Raymond Radiguer par Jean Cocteau
Les deux jeunes hommes vont se joindre à cette atmosphère créative et festive qui fait les nuits du Montparnasse des années 30, le Montparnasse des fantaisistes, des peintres et des écrivains. On y croise dans les cabarets et les music-hall, tels le Bal Bullier et le Bœuf sur le toit, des gens comme Cocteau ou Max Jacob, des artistes et des poètes.
Vincent écrit qu’il retrouve en Raymond, de par sa passion pour l’écriture et sa jeunesse, l’alchimie parfaite entre son défunt ami, l’écrivain Marcel Proust, et son premier amour, Arthur. Mais je ne dirai pas que c’est de l’amour qui réunit ces deux jeunes hommes, ni vraiment de l’amitié. Je pencherais pour une fulgurance, une rencontre qui ne relève pas de la normalité, une attraction qu’ils ne s’expliquent pas. Mais cette relation soudaine et intense est, elle aussi, menacée par la malédiction. Cette liaison qui vient de naître, ce début de dépendance, ce lien qui s’est imposé de lui-même, qui pourrait peut-être les conduire à de l’amour, aura-t-il le temps de se déployer ?

Raymond Radiguet
« Lorsqu’il achève sa lecture, je suis encore dans la grâce : il me faut quelques instants pour retourner dans le monde matériel. Raymond m’interroge du regard, curieux de savoir ce que je pense de son travail et, moi, bien sûr, je n’ai rien préparé, je ne possède pas les mots […]
Comme rien décidément ne vient, Raymond manifeste une certaine inquiétude. Je le vois subitement torturé, rongé par le doute, miné par la conviction de m’avoir déçu et d’avoir commis un mauvais livre peut-être. C’est un abattement violent, patent, un affaissement général, qui me déroute, me laisse encore plus démuni, impotent, lamentable. Alors je fais ceci, que je ne commande pas, qui s’impose à moi : je me lève calmement du lit, j’avance sans précipitation vers le bureau, je me penche vers Raymond, resté assis, et je dépose un baiser sur ses lèvres. Il y a un silence gigantesque, nos respirations presque coupées, nos cœurs battants, l’intimité écrasante, imprévue. Il y a ma façon de féliciter, de dire merci. Il y a mon désir de consoler. Oui, tout cela tient dans un seul baiser, le contact de deux bouches, cette douceur, cette folie. Lorsque je me redresse, Raymond n’a plus le même air : son affliction a disparu, pour laisser toute la place à un étonnement radieux, une lumière teintée d’ébahissement. Juste après, je me dirige vers une des fenêtres pour contempler la rue en contrebas, apercevoir les grilles du jardin du Luxembourg, et recouvrer une certaine contenance. Raymond est encore assis devant le désordre des feuilles, dans le souvenir de la lecture et du baiser. Je devine qu’il reprend ses esprits. »

« Je profite de ces journées vides de sa présence pour lire Le Diable au corps, ce qui est une manière de l’atteindre, de le tenir contre moi, et aussi de mieux le connaître, si tant est qu’un homme se révèle dans une fiction. Il me semble, ici ou là, oui, retrouver des traits de son caractère, entendre des inflexions de sa voix, ou deviner la véracité d’un épisode et m’en amuser secrètement mais c’est presque malgré moi car je ne le cherche pas entre les lignes, je ne suis pas de ceux qui suivent à la trace, et je me méfie des hypothèses faciles, des déductions hâtives. J’ai simplement l’envie de toucher du doigt le don qui est le sien pour raconter une histoire, agencer des phrases, et celle de me laisser conduire, emporter. »


Une dernière fois, une histoire de passion tourmentée écrite par Philippe Besson aurait dû me plaire. Ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Raymond Radiguet, je l’ai même trouvé trop étrange pour être crédible. Quant à cette relation difficile à définir, je n’ai pas accroché, ça manque de vraisemblance et tombe parfois dans le pathétique.

Comme vous avez pu le lire, « Retour parmi les hommes » n’est pas, pour moi, un bon roman de Philippe Besson. Allez savoir après si c’est par lassitude qu’au fil des romans son style ne m’émerveille plus ou bien parce que, clairement, son écriture commence à s’essouffler, ça je ne peux y répondre.
Cependant je serai encore présent pour son prochain roman, car je ne peux me résoudre à oublier les moments de grâce ou d’enchantement dans lequel Philippe Besson m’a transporté dans ses précédents ouvrages. Par le passé, la beauté de son style a trop laissé de marques en moi.


Note :






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