mercredi 24 novembre 2010

" Lady Susan " de Jane Austen

Titre :     " Lady Susan "
Auteur :    Jane Austen
Editeur :   Editions Gallimard (livre de poche collection Folio)
                 115 pages


L’intrigue de Lady Susan se déroule au cœur l’aristocratie anglaise de la fin du 18ème siècle. Lady Susan est depuis quelques mois veuve. Se retrouvant fâcheusement sans le sou, elle et sa fille Frederica sont accueillies et hébergées par leurs connaissances.
Le dernier séjour de Lady Susan à Langford chez les Manwaring va laisser un souvenir mémorable à ses hôtes. En effet, Lady Susan s’attire les convoitises de deux hommes, Mr Manwaring ainsi que le jeune Sir James que Melle Manwaring, la sœur de Mr, se verrait bien d’épouser. Lady Susan sème la détresse dans la famille, rendant accablée de jalousie une épouse et privant une jeune femme de son prétendant. Il faut dire que la dame est d’une beauté remarquable qui n’a d’égal que son éloquence et sa spiritualité. Lady Susan dupe son monde par ses attraits et son verbe exercé.


L’affaire fait grand bruit dans le huis-clos mondain de Langford et se propage même au-delà, par lettres et missives pleines de commérages et de médisances. La réputation de Lady Susan prend de l’ampleur et la devance : on la savait charmeuse et habile avec les mots, on sait désormais à quoi s’en tenir avec cette femme !


Bien entendu les Manwaring mettent un terme à leur hospitalité suite à cette histoire et Lady Susan se voit contrainte de se réfugier dans la campagne de Churchill, auprès du frère cadet de son défunt mari, M. Vernon, et de son épouse. Cette dernière, Mme Vernon, est tenue au courant de la réputation sulfureuse de Lady Susan et redoute sa compagnie. Et elle a raison, puisque son frère, Sir Reginald de Courcy, tombe sous son charme. La famille de Courcy craint un possible mariage entre Reginald et Lady Susan. Officieusement, l’héroïne du livre trouverait avantageux d'épouser un tel bon parti. Puisque Manwaring n’est pas libre, pourquoi pas le jeune de Courcy ?


D’autre part, Lady Susan est agacée de devoir s’occuper de sa fille qu’elle méprise (et pour cause, elle est son absolu contraire : désintéressée, romantique, innocente). Elle tient absolument à la marier, à Sir James puisque finalement elle s’en est personnellement lassé. Mais Frederica est effondrée à l’idée d’épouser un homme dont elle ne ressent rien et se confronte à la froide rigidité de sa mère qui compte bien lui rendre la vie insupportable tant qu’elle n’abdiquera pas. En s’informant sur Jane Austen, on apprend que l’éveil à l’amour ainsi que la question des femmes et du mariage à son époque (fin 18ème siècle) sont deux sujets récurrents dans son œuvre.


Alors, Frederica et Reginald seront-ils les deux victimes des ambitions de Lady Susan ? Voici la trame qui se file au cours des lettres et billets de ce roman épistolaire.



Portrait de Jane Austen
 Ce qui a suscité mon intérêt, c’est l’antipathie immédiate que l’on a pour Lady Susan. Elle nous est dépeinte tantôt comme une coquette qui veut se divertir au détriment des autres, ou telle une stratège dénuée de scrupules, prête à tout pour arranger ses petites affaires. Je dois vous confier que j’aime assez les personnages pernicieux et comploteurs, il y a quelque chose d’exutoire quand on lit leurs mésaventures.
Je suis également assez friand des romans épistolaires car je trouve que c'est une forme qui ajoute quelques épices à un récit. Les personnages se confient à d’autres et le lecteur entre dans leur intimité. On a l’impression de détenir des vérités que les autres protagonistes de l’histoire ignorent totalement. Il y a du secret dans tout cela.
Cependant, je dois avouer que j’ai été globalement déçu par ce roman. Je m’attendais à un peu plus de malice et de génie de la part des personnages. J’ai trouvé le récit un peu fade. Quand j’avais fini une lettre, je ne me disais pas : « Oh bon sang ! Il faut absolument que je continue pour savoir ce qui se complote ! ». Pas déplaisant, mais pas captivant non plus.
 
Pour dernière information, Jane Austen est la célèbre auteur d’Orgueil et Préjugés, un classique de la littérature que je compte bien lire un jour malgré mon avis désappointé de Lady Susan, qui n’est finalement qu'une œuvre mineure de cette grande dame du roman anglais.


Note :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire